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Le HCFEA, dont l’Unaf est membre, appelle à « repenser le financement public » des crèches à but lucratif

Le Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) – dont l’Unaf est membre -  a publié le 14 novembre 2023, un communiqué de presse dans lequel il s'inquiète des défauts de qualité d’accueil des jeunes enfants et des conditions de travail du personnel au sein des crèches.

Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA)

Dans la suite du rapport de l’Igas sur les maltraitances en établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE), Le Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) – dont l’Unaf est membre –  a publié le 14 novembre 2023, un communiqué de presse dans lequel il s’inquiète des défauts de qualité d’accueil des jeunes enfants et des conditions de travail du personnel au sein des crèches, « qui résultent en partie des modes de financement et de gouvernance de ces structures« .  

Il critique notamment les incitations au « remplissage » induites par le système actuel de financement, mais consacre l’essentiel de son communiqué à appeler à « davantage de vigilance quant à l’usage des fonds publics qui soutiennent le développement du secteur public à but lucratif de l’accueil du jeune enfant « .

Le HCFEA souligne, en particulier, les difficultés inhérentes au modèle des micro-crèches dites « Paje », qui imposent de forts restes à charge aux parents, tout en bénéficiant d’importants fonds publics et de conditions dérogatoires sur le nombre de personnels qualifiés prenant soin des enfants. Il souhaite renforcer leur cadre réglementaire et soulève l’hypothèse de soumettre leur accès aux financements publics au respect d’un barème en fonction du revenu des familles.

Le HCFEA appelle à repenser le financement public de l’ensemble des crèches à but lucratif qu’il décrit comme « complexe et peu lisible, ce qui ne permet pas de connaître l’usage des fonds publics de façon précise » ou de savoir combien une heure d’accueil dans ces structures coûte aux finances publiques.

Pour le HCFEA, comme pour l’Igas l’a demandé en avril 2023, il est indispensable de « mettre en place un système de remontée d’informations » sur ce sujet. Il faudrait s’assurer notamment que les hausses de financement public prévues pour s’ajuster à l’inflation profitent bien aux salaires des professionnelles.

Au-delà d’une meilleure connaissance des financements, le HCFEA appelle de ses vœux une « évaluation des pratiques managériales, des conditions de travail, de la qualification du personnel recruté, de la stabilité de l’emploi et du niveau des salaires » des grands sous-secteurs de l’accueil collectif : lucratif, associatif et public, « sur la base de données chiffrées et de remontées d’informations par ces acteurs de terrain » pour  mieux expliquer les difficultés de recrutement dans les métiers de la petite enfance.

Plus généralement, « le HCFEA souhaite que les informations relatives au fonctionnement et à la rentabilité dégagée par le secteur privé lucratif percevant des fonds publics soient fournies ».

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